La journée internationale des droits de la femme ne doit pas être seulement perçue comme une occasion de fêter. C’est la journée propice pour faire l’état de l’avancement des acquis dans la lutte pour l’amélioration des conditions et de la place de la femme dans la société.
Le thème de cette année est « Egalité des sexes aujourd’hui pour un développement durable » et aucun pays ne peut durablement se développer si la moitié de sa population a du mal à accéder aux ressources économiques et sociales.
Dans son message à l’endroit des peuples et des nations, Antonio Guterres (Secrétaire général des Nations unies) déclare : « Nous devons réaliser des progrès à travers des investissements ciblés dans l’éducation, l’emploi, la formation et le travail décent des femmes, qui devraient être les premières à bénéficier des 400millions d’emplois que nous sommes appelés à créer d’ici à 2030 ».
Toute femme doit donc travailler pour pouvoir accompagner le développement de son pays et pour cela, elle a besoin de se former, afin d’acquérir des compétences et renforcer ses capacités pour se construire.
A compétence égale, même chance
A compétence égale, la femme devrait avoir les mêmes chances que l’homme. Mais la réalité n’est pas toujours ce qu’on souhaiterait voir. Et la femme doit « toujours prouver » qu’elle est compétente.
Selon le rapport Les Femmes, l’Entreprise et le Droit 2022 de la Banque mondiale, « environ 2,4 milliards de femmes en âge de travailler ne bénéficient pas de l’égalité des chances économiques » et 178 économies maintiennent des obstacles juridiques qui empêchent leur pleine participation à la vie économique.
La Banque souligne que, « dans 86 économies, les femmes sont confrontées à une forme de restriction d’accès à l’emploi et 95 autres ne garantissent pas un salaire égal pour un travail de valeur égale ».
La femme ne doit plus aujourd’hui rester dans l’ombre de la société. Elle doit se former pouvoir défendre ses idées, se moderniser et avancer au même titre que les hommes. L’un des grands défis aujourd’hui, c’est faire progresser l’égalité des sexes.
« L’égalité est le moyen d’assurer le progrès et chaque femme y a droit », a indiqué Mme Winnie Byanyima (Directrice exécutive de l’ONUSIDA).
« Alors que les pays sont confrontés aux défis budgétaires actuels, les services vitaux pour l’égalité des sexes font partie des secteurs qui subissent les réductions budgétaires les plus importantes. Si nous ne trouvons pas l’argent aujourd’hui, nous en paierons le prix fort demain », a-t-elle souligné.
Quels progrès dans l’égalité des sexes au Togo ?
Le Togo a fait quelques progrès en matière d’amélioration des droits de la femme. Aujourd’hui, le taux de femmes au gouvernement a nettement évolué, passant de 17,39% en 2017 à 34,28% en 2020. Les femmes occupent également des postes de responsabilité : Interpol, Primature, Assemblée nationale, Secrétariat de la présidence, Haut-commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (HCRRUN), Ministère des armées.
Au total 192 femmes occupent des postes de conseillères municipales dont 12 maires de communes et 24 adjointes. La faîtière des communes est dirigée par une dame.
Mais des défis restent encore à relever car, selon la Banque mondiale (dans l’une de ses publications), le Togo a promulgué une nouvelle loi qui n’interdit plus le licenciement des salariées enceintes, réduisant ainsi les opportunités économiques des femmes.
Pour une société plus juste…
Les capacités intellectuelles de la femme ont toujours été démontrées car elle vit dans une communauté masculine qui ne lui a pas toujours permis d’exposer pleinement ses talents, ses capacités qui, normalement complémentaires de celles des hommes, devraient permettre une rapide et fulgurante évolution de la société.
La femme est aujourd’hui capable de créer une communauté, capable d’autonomie morale, de solidarité, mais seule une participation entière au monde objectif et à la vie publique l’y guidera. Mais c’est vrai et il faut le reconnaître et noter que les femmes doivent arriver à dépasser certaines considérations qui créent au sein de la gente, une discrimination alimentée par elles-mêmes (leur vision du célibat, le handicap, les classes sociales,…); afin qu’émergent des femmes politiquement intégrées et socialement épanouies. FIN
Ambroisine MEMEDE
Journaliste, Directrice Savoir News