Une quarantaine de professionnelles de radios venues de la région maritime ont été bien outillées jeudi lors d’un atelier visant à renforcer leurs connaissances, en matière de couverture médiatique des violences basées sur le genre, a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.
Initiative du Réseau international des femmes de l’association mondiale des radiodiffuseurs communautaires, section Togo (RIF-AMARC-Togo), la rencontre a été financée par le Fonds de Développement pour la Femme Africaine (AWDF).
Les travaux ont été lancés par Mathias Ayéna (Rapporteur de la Haute autorité de l’Audiovisuel et de la communication/HAAC) en présence de Mme Claudine Akakpo (Directrice de l’Agence togolaise de presse).
L’Observatoire togolaise des médias (OTM), ainsi que le Conseil national des patrons de presse (CONAPP) étaient également représentés. Des représentants d’ONG, associations de femmes, ainsi que d’anciennes journalistes de radios ont aussi fait le déplacement.
Les violences basées sur le genre (VBG) sont des violences exercées sur des personnes parce qu’elles sont d’un sexe donné ou de l’autre. Elles devraient être comprises dans le contexte du statut de subordination des femmes et des filles et des normes, structures sociales et rôles du genre qui influent sur la vulnérabilité des femmes à la violence.
Selon le représentant du président de la HAAC, ces violences sont exercées par les hommes qui croient être supérieurs aux femmes. Elles sont l’une des violations des droits fondamentaux les plus fréquentes dans le monde.
« Elles mettent en péril la santé, la dignité, la sécurité et l’autonomie de ses victimes. C’est un tabou dans nos pays, et en particulier au Togo. C’est une question de sensibilité. Et c’est la sensibilité de la femme journaliste qui va l’amener à choisir les mots conséquents pour sensibiliser et contribuer au changement de comportements sur tout ce qui est lié aux violences basées sur le genre », a souligné Mathias Ayéna.
Pour Mme Koudossou Edoh Dodji (présidente de RIF-AMARC-Togo), la rencontre a pour principal objectif, d’outiller les participantes en connaissances, attitudes et aptitudes leur permettant de faire une couverture efficiente des violences basées sur le genre au Togo.
« Nos attentes: que les participantes aient une connaissance efficiente de la thématique, maîtrisent les techniques de couverture médiatique des violences basées sur le genre et puissent faire un usage approprié du guide référentiel que nous avons mis à leur disposition au terme de cette rencontre, pour des recherches sur la question. Nous les convions à faire des productions, qui feront l’objet d’un concours doté de prix », a-t-elle indiqué.
Rigobert Bassadou (représentant l’OTM) a appelé les participantes à une mise en pratique effective des acquis de cette rencontre, en vue d’une participation efficace à la lutte contre les violences basées sur le genre.
Notons qu’une étude réalisée en 2010 par la Direction générale du genre et de la Promotion de la Femme, sur des violences basées sur le genre au Togo, indique que les formes de violences les plus vécues par les femmes sont les violences psycho-morales (90,5%), les violences physiques (40,6 %), les violences économiques (34,2%), les violences sexuelles (32,8%), les violences institutionnalisées (19,5%) et les mutilations génitales féminines 6,9%. Les auteurs sont principalement leurs partenaires.
La rencontre s’est déroulée en sessions : présentation d’un tableau synoptique sur les VBG et les rôles des radios dans la prévention des VBG, suivi de l’audition d’une émission réalisée en français et en éwé par le groupe de production appelé « Himalaya » en 2016. Des travaux de groupes ont été organisés.
Rappelons que le RIF-AMARC œuvre pour un monde où les femmes des médias en général et des radios communautaires en particulier ont les mêmes privilèges et les chances de formation, de perfectionnement et de promotion. FIN
Ambroisine MEMEDE