Un ministre gambien demande la « démission » de Faure: Lomé « proteste avec force » contre une « déclaration irresponsable »

Robert Dussey, ministre togolais des affaires étrangères a « protesté avec force » contre des déclarations de son homologue gambien, qui a appelé ce lundi,le président togolais Faure Gnassingbé à « démissionner ».

« Je pense que l’Union africaine et la Cédéao (Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest) devraient s’adresser au Togo et convaincre le président de démissionner », a déclaré à Reuters Ousainou Darboe.

« Lorsqu’une situation va à l’encontre des normes reconnues, je ne pense que cela puisse être traité comme une affaire intérieure », a estimé le ministre.

Dans un communiqué rendu public, le ministre togolais des affaires étrangères « proteste avec force contre cette déclaration irresponsable et rejette cette injonction » de son homologue de la Gambie.

M. Dussey « rappelle que le Président de la République Faure Essozimna Gnassingbé est régulièrement élu, dans le respect des dispositions de la Constitution togolaise au cours d’élections reconnues transparentes, équitables et acceptables par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’ensemble de la communauté internationale ».

« Le gouvernement togolais continue de privilégier le dialogue et la concertation pour résoudre cette crise qui risquerait de réduire les nombreuses années d’efforts faits par l’ensemble des pays de la CEDEAO qui font face à des défis sécuritaires sans précédents », souligne le ministre dans son communiqué transmis à l’Agence Savoir News.

« Le Togo réitère sa volonté de toujours œuvrer pour la paix et la stabilité à l’intérieur de ses frontières nationales, et dans la sous-région ouest-africaine », ajoute-t-il.

Le Togo est plongé dans une crise politique depuis août dernier, avec des manifestations de la coalition de l’opposition ayant occasionné des pertes en vies humaines (dont deux militaires lynchés) et plusieurs blessés par balles.

Le regroupement de 14 partis de l’opposition exigent notamment le retour à la Constitution de 1992 (avec une limitation non-rétroactive du nombre de mandats présidentiels) et le vote des togolais de la diaspora.

La France a « fermement condamné » les violences récentes qui ont fait plusieurs victimes et appelé les différentes parties « à l’apaisement et à entamer un dialogue ».

Mercredi, la secrétaire générale de la Francophonie, Mme Michaëlle Jean a aussi appelé au « dialogue ».

La Coordination du Système des Nations Unies, la délégation de l’Union européenne et des ambassades de France, de la République Fédérale d’Allemagne, et des États-Unis d’Amérique au Togo ont une fois encore appelé, le pouvoir et l’opposition à un « dialogue apaisé, sincère et constructif, seule voie pour sortir le pays de crise actuelle ». FIN

Junior AUREL

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