Sensibilisation sur le cancer du sein et du col de l’utérus : L’Association EVN et Vlisco Togo aux côtés des élèves du Collège Protestant de Lomé

L’Association « Espérance et Vie Nouvelle » (EVN) dans le cadre de sa traditionnelle mission de sensibilisation sur le cancer du sein a échangé ce mercredi à Lomé, avec les élèves du Collège Protestant de Lomé sur les causes, prévention et traitement de deux types de cancer qui tuent le plus la femme.

Cette rencontre organisée avec l’appui de Vlisco-Togo, a permis aux responsables d’EVN d’échanger avec les élèves de la classe de 3ème en terminale autour du cancer du sein et du col de l’utérus.

Le cancer constitue un véritable problème de santé publique et de développement au Togo. Le pays enregistre chaque année 3.700 nouveaux cas avec 2.800 décès. Les cancers les plus fréquents au Togo sont : les cancers du sein, du col de l’utérus, de la prostate, du foie, et les lymphomes non hodgkiniens.

Selon les statistiques du Laboratoire d’anatomie pathologie du CHU Sylvanus Olympio, les cancers du sein (27,1%), du col de l’utérus (11,2%), de la peau (10%), les lymphomes (7%), les cancers ORL (7%) sont les principaux cancers enregistrés chez les femmes tandis que chez les hommes, ce sont les cancers de la peau (15,4%), de la prostate (12,9%), de l’estomac( 10%), les cancers ORL (9%), et les lymphomes (9%).

Chez les enfants, les principaux cancers identifiés sont le lymphome de Burkitt (27,9%), le rétinoblastome (8,5%), le rhabdomyosarcome (4,8%), le néphroblastome (4,7%), et le sarcome de Kaposi (3%).

Ainsi chez la femme, le cancer du sein est le plus fréquent des cancers, surtout chez les femmes au-delà de 45 ans. Selon les spécialistes, cette pathologie est due à la malnutrition surtout à une consommation excessive de la graisse animale, de l’alcool et du tabac. La maladie se développe également dans un corps sans exercice physique et qui ne consomme pas de fruits et légumes.

Très souvent attribué à la femme, le cancer du sein atteint aussi un homme sur cent et les symptômes les plus fréquents sont entre autres l’épaississement de la peau autour des seins qui devient très dur, du sang qui sort des mamelons, des boules dans le sein, les aisselles et le cou et parfois le gonflement des seins.

Pour Dr Rose Adjénou (médecin gynécologue et membre de l’EVN), déjà à l’âge de 20 ans, la jeune fille doit pouvoir palper elle-même ses seins à la fin de chaque cycle menstruel jusqu’à la ménopause où les mêmes gestes se feront chaque premier jour du mois. A 50 ans, la mammographie devient indispensable tous les deux ans.

– Même la femme qui allaite peut avoir un cancer du sein –

« Pour détecter le cancer du sein, il faut se mettre nu et pour le sein droit il faut prendre quatre doigts de la main gauche qu’on lubrifie pour faire un mouvement circulaire autour du sein gauche tout en plaçant la main droite derrière la tête. Il faut faire ce mouvement du haut des seins jusqu’aux tétons et pincer le bout des doigts avec l’index et le pouce. Durant ce mouvement normalement, il ne devrait plus avoir de boule dans le sein, puisque la glande mammaire s’affaisse. S’il est constaté une boule ou un liquide jaune ou sous forme de lait ou même du sang qui sort des tétons, c’est une maladie du sein », a indiqué Dr. Adjenou.

« Suite à ce constat, il est indispensable de se rendre dans un centre hospitalier pour qu’on atteste que c’est le cancer du sein, parce que le sein a d’autres maladies comme les infestions et les fibromes que les gens ignorent. Il est aussi très important que les gens oublient ces hypothèses que les femmes qui allaitent n’ont pas le cancer du sein. Une femme peut avoir dix enfants, tous les allaiter et avoir le cancer du sein. Aujourd’hui il faut reconnaître que la donne a changé », a-t-elle précisé.

Au cours de la rencontre, une brève présentation a été faite sur le cancer du col de l’utérus qui aussi tue les femmes.

« Il est important que les jeunes filles sachent que le cancer du col de l’utérus est déclenché lors du tout premier rapport sexuel. Si ce rapport a lieu avant 16 ans, les risques d’avoir cette maladie sont grands. Avoir plusieurs partenaires sexuelles et des infections mal traitées, la consommation du tabac sont aussi des causes du cancer du col de l’utérus », a expliqué Dr Adjenou.

Il est donc préconisé l’administration du Gardasil, vaccin contre le cancer du col de l’utérus destiné aux jeunes filles dès l’âge de 14 ans. Ce vaccin protège contre quatre souches responsables de plus de 70% des cancers du col du l’utérus.

« Le cancer est une maladie qui concerne tout le monde. Si nous sommes venus au collège protestant aujourd’hui, c’est pour donner aux élèves les informations nécessaires sur ces deux types de cancer, pour eux-mêmes et pour qu’ils rapportent ces informations à leur famille », a indiqué pour sa part Stéphan Awity (directeur exécutif de EVN).

Certains élèves approchés à la fin de la rencontre, ont affiché leur satisfaction.

« J’ai appris beaucoup de choses durant cette rencontre. Par exemple j’ignorais que c’est le premier rapport sexuel qui déclenche le cancer du col de l’utérus et même qu’il y a d’autres maladies du sein en dehors du cancer du sein. Vivement que ces séances soient répétitives dans nos écoles sous forme de culture générale, pourquoi pas », a confié une élève de la seconde.

Notons qu’en octobre 2015, le gouvernement togolais a annoncé la création de l’Institut national de cancérologie qui permettra la mise en place d’un meilleur système de prévention et de traitement des différents cancers. Grâce à cet Institut, le Gouvernement entend accélérer les diagnostics et renforcer la capacité d’accueil ainsi que l’offre de soins pour les personnes souffrant de cancer.

Il facilitera la prise en charge globale des patients, en collaboration avec les centres régionaux et internationaux spécialisés dans le traitement du cancer. FIN

Chrystelle MENSAH

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