Renforcement du partenariat entre la Banque Mondiale et le Togo : IDA-18 pour booster le développement du Togo

Arrivés à Lomé depuis samedi dernier pour une visite de travail de cinq jours, MM. Axel van Trotsenburg (vice président du Groupe de la Banque mondiale pour le financement du développement) et Seydou Bouda (Administrateur pour le Togo auprès du Groupe de la Banque mondiale), se sont entretenus ce mardi à la primature avec les membres du gouvernement, séance présidée par le Premier ministre Sélom Klassou, a constaté une journaliste de Savoir News.

Cette rencontre a pour objectif de présenter au gouvernement togolais, les opportunités qu’offre le 18ème cycle de l’Association internationale de développement (IDA) pour le Togo, afin de définir ensemble les secteurs prioritaires en lien avec le développement du pays.

« Cette rencontre est capitale pour le gouvernement togolais dans la mesure où le thème de réflexion porte sur les nouvelles opportunités offertes dans le cadre de la 18ième reconstitution des ressources de l’IDA. L’objectif poursuivi est de mettre à la disposition de notre pays les innovations contenues dans IDA18 et surtout les stratégies à développer en lien avec nos priorités afin d’accéder à des financements plus consistants mais également et surtout des financements diversifiés », a précisé le chef du gouvernement.

« Notre pays se propose à travers la contribution de ce nouveau cadre de partenariat, de réaliser une croissance plus inclusive et durable que va utiliser le secteur privé pour être plus dynamique. Les secteurs de l’énergie, des infrastructures urbaines, des services logistiques, de la santé, des services publics, de la gestion de notre côte, des catastrophes et des terres, de la communication, de la compétitivité et du renforcement des capacités constituent l’essentiel des domaines d’intervention forts souhaités », a-t-il ajouté.

La rencontre a également permis de présenter les grands thèmes retenus pour l’IDA-18 et qui portent sur (i) la fragilité, les conflits et la violence, (ii) le climat, (iii) le genre et l’égalité des sexes, (iv) la gouvernance et (v) les emplois et la transformation économique.

Double enveloppe pour le Togo par rapport à la précédente

En décembre 2016, une coalition de plus de 60 gouvernements, donateurs et emprunteurs, ont convenus d’accroître de manière spectaculaire la lutte contre la pauvreté extrême en prenant des engagements à hauteur de 75 milliards de dollars pour reconstituer les ressources de l’IDA qui est le Fonds de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres du monde. Il s’agit d’un pas déterminant dans l’action entreprise pour mettre un terme à la pauvreté extrême.

De juillet 2017 à juin 2020, l’enveloppe nationale de l’IDA pour le Togo va doubler par rapport à la précédente pour atteindre un montant de 230 millions de dollars sur trois ans. En y ajoutant les investissements déjà en cours, l’enveloppe de l’IDA pour le Togo en 2017 s’élève à plus de 340 millions de dollars.

Le Togo est aussi éligible à projets transformationnels de l’IDA ainsi qu’au guichet de l’IDA pour le financement du secteur privé. Ce guichet financera les investissements du secteur privé trop souvent considérés comme à risque mais ayant un impact positif sur le développement.

« IDA est destiné à 77 pays en développement dont le Togo. C’est un guichet dit concessionnel c’est-à-dire à faible taux d’intérêt et avec une longue durée de maturité pouvant atteindre 40 ans. Nous venons de boucler le 18ème cycle de reconstitution de l’IDA pour un montant de 75 milliards de dollars pour les 77 pays, et l’Afrique va recevoir à elle seule 45 milliards de ce montant auquel s’ajouteront les autres ressources pour les guichets de la banque », a indiqué M. Bouda.

« Le principe de l’IDA, c’est que chaque pays qui est identifié comme pays IDA reçoive une allocation de base et des allocations différentielles en fonction de certains critères. Les ressources du secteur privé par exemple dépendent de la maturité du projet présentés et de certaines conditions », a-t-il ajouté.

IDA-18, un engagement beaucoup plus fort envers les pays fragile

Pour le vice président du Groupe de la Banque mondiale pour le financement du développement, l’importance de ce 18ème cycle de l’IDA réside dans l’engagement de la banque mondiale à aider les pays pauvres à poursuivre et à renforcer leurs processus de développement.

« Ce qui est important en ce qui concerne IDA18, c’est un engagement beaucoup plus fort envers les pays fragile et un doublement des ressources financières. Ce n’est pas seulement l’allocation qui est important mais aussi les nouveaux guichets pour booster le secteur privé et les investissements considérés comme à risque. La banque mondiale est prêt à lutter avec l’Afrique y compris le Togo pour un meilleur futur, un meilleur climat d’investissement pas seulement à travers des grands mots mais à travers des financements concrets et aujourd’hui nous avons les ressources disponibles pour l’aider », a précisé Axel van Trotsenburg.

Précisons que cette année la Banque mondiale et le Togo célèbre 55ans de partenariat, célébration que les deux parties placent sous le signe du renforcement de leurs relations pour amorcer une nouvelle phase de développement et de mise en œuvre de projets.

Rappelons que l’IDA est l’un des principaux bailleurs d’aide aux 77 pays les plus déshérités du monde, dont 39 se trouvent en Afrique. Les ressources de l’IDA bénéficient concrètement à 1,3 milliard de personnes.

Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités dans 112 pays. Et le volume annuel de ses engagements a représenté en moyenne 19 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 50% de ce montant environ étant destiné à l’Afrique. FIN

Chrystelle MENSAH

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