Recensement Général des Entreprises: « Nous sommes tenus par le secret statistique, nous n’avons pas le droit de divulguer les informations individuelles des entreprises » (Kokou Yao N’Guissan)

Dans 18 mois, le nombre d’entreprises togolaises installées au Togo, sera connu. Le Recensement Général des Entreprises du Togo (RCE 2017), a été officiellement lancé le 28 avril dernier à Lomé.

Initié par le gouvernement togolais à travers l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques et Démographiques (INSEED), ce recensement — d’un coût global d’environ un milliard de F CFA dont les deux tiers sont financés par l’Union Européenne — a pour objectif d’aider le Togo à disposer d’un système d’informations statistiques actualisé sur les entreprises du secteur informel et formel sur l’ensemble du pays. Pour sa rubrique +TROIS QUESTIONS A+, l’Agence Savoir News a approché M. Kokou Yao N’Guissan, directeur général de l’INSEED.

Savoir News : Pourquoi avoir attendu si longtemps pour lancer ce recensement?

Kokou Yao N’Guissan : Nous avons rencontré plusieurs contraintes dont celles financières sans oublier que le Togo a traversé plusieurs crises. Aujourd’hui les choses se sont améliorées et nos partenaires ont accepté nous accompagner. Donc il y a de quoi faire ce recensement.

Quel est donc l’objectif principal de ce recensement général des entreprises et quelles sont les différentes phases ?

Depuis 2003, le Togo ne dispose que d’un recensement des entreprises de la ville de Lomé et ses environs, et ces statistiques ne concernent que les entreprises modernes.

Aujourd’hui, la structure économique a complètement changé et il est normal qu’on fasse un nouveau recensement, afin de reconstituer le répertoire des entreprises et actualiser aussi certains indicateurs statistiques qui vont améliorer la gouvernance économique et partant de cela, contribuer à mieux atteindre les objectifs de développement de notre pays.

Il y a quatre phases pour ce recensement. La phase préparatoire qui consiste à la sensibilisation et à l’élaboration des documents de terrain. Cette phase a déjà démarré. La deuxième phase va consister à la cartographie et au dénombrement. C’est-à-dire que les agents sur le terrain, vont essayer de localiser les unités et les dénombrer.

La troisième phase (enquête pilote), consiste à améliorer les outils utilisés sur le terrain et corriger les difficultés rencontrées avant d’aller à l’enquête principale. Après l’enquête principale, nous allons à la dernière phase qui sera consacrée au traitement, à l’analyse et à la publication des résultats. Voilà donc les différentes phases de ce recensement des entreprises.

D’aucuns estiment déjà que ce recensement vise à faire sortir de l’ombre les entreprises de l’informel, afin de les soumettre aussi à l’imposition. Qu’avez-vous à leur répondre?

Il ne faut faire aucun lien entre le travail que nous allons faire et le travail de fiscalité qui est la mission de l’Office Togolais des Recettes (OTR). Notre mission est purement économique, et c’est pour réévaluer la richesse de notre pays et non à des fins de fiscalité.

En plus de cela, au niveau de la statistique, nous sommes tenus par le secret statistique et nous n’avons pas le droit de divulguer les informations individuelles des entreprises.

Les résultats que nous allons publier, ne concerneront que le nombre d’entreprises, leur répartition par secteur ainsi que leur poids. La loi statistique nous interdit toute autre information sur les entreprises sous peine de sanction. FIN

Propos recueillis par Chrystelle MENSAH

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