Nigeria : Au moins cinq pêcheurs tués dans une attaque de Boko Haram

Des combattants du groupe jihadiste nigérian Boko Haram ont abattu au moins cinq pêcheurs, sur une île du lac Tchad (nord-est), les accusant de livrer des informations sur la localisation des filles de Dapchi, enlevées le mois dernier, a annoncé samedi un responsable des pêcheurs.

« Les cinq hommes s’étaient rendus vers le littoral du lac où ils ont été abattus par des hommes de la faction d’Abou Mossab Al Barnawi », a expliqué le président de l’union des pêcheurs de l’Etat du Borno, Abubakar Gamandi. L’incident s’est déroulé jeudi dans la région de Baga, sur les rives du lac, mais leurs corps n’ont été retrouvés que vendredi.

Les victimes sont des pêcheurs chrétiens originaires du centre et du sud du Nigeria, mais qui se sont établis dans les îles du lac pour pêcher, a ajouté M. Gamandi.

Selon lui, cette attaque est une mise en garde contre les populations du lac, qui « participent activement à la recherche des élèves de Dapchi », enlevées le mois dernier par des membres supposés de Boko Haram.

« Les pêcheurs assistent les militaires parce qu’ils connaissent très bien le terrain », a expliqué leur représentant.

Le lac Tchad est l’enclave de la faction de Boko Haram d’Al Barnaoui, désigné par le groupe de l’Etat islamique pour mener le jihad dans la région en 2016.

Le 19 février, des membres supposés de cette faction ont enlevé 110 jeunes filles de 11 à 18 ans, dans leur pensionnat de Dapchi, une ville de l’Etat de Yobe, à la frontière avec le Niger, où ils opèrent également.

La région du lac reste particulièrement instable, bien que l’armée nigériane ait repris Baga des mains des jihadistes en février 2015. Les combattants profitent d’un terrain peu accessible et des multitudes d’îlots sur le Lac pour établir des camps.

En août dernier, 31 pêcheurs ont été tués dans des mesures de représailles similaires.

La lutte contre Boko Haram dans le nord-est du Nigeria a fait plus de 20.000 morts et 1,6 million de personnes ne peuvent toujours pas regagner leur foyer. Le groupe a enlevé des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants depuis 2009.

SOURCE : AFP