L’épidémie d’Ebola a déjà fait plus de 1.500 morts en Afrique de l’ouest, selon le dernier bilan de l’OMS. Le Liberia, le pays le plus touché a enregistré 694 morts. Viennent ensuite la Sierra Leone (422 morts), la Guinée (430 morts) et le Nigeria (6 morts).
Pour trouver une stratégie commune face à la pandémie, les ministres de la Santé des pays de la sous-région se sont retrouvés une fois encore à Accra (Ghana).
Au Togo, le gouvernement a multiplié ces dernières semaines, des séances avec plusieurs acteurs. Mais un constat fait sur le terrain : les politiques togolais ne sont pas vraiment dans la danse.
Dans une interview accordée ce jeudi à l’Agence Savoir News, le président de l’Organisation pour bâtir dans l’union un Togo solidaire (OBUTS, opposition) Agbéyomé Kodjo, appelle à une « mobilisation générale, car cette pandémie interpelle toutes les populations menacées par ce risque sanitaire y compris les populations togolaises ».
Savoir News : Pensez-vous que les autorités (gouvernement) — pour ce qui concerne la gestion de la pandémie du virus Ebola — sont sur la bonne voie, en matière de mobilisation (prévention) ?
Agbéyomé Messan Kodjo:
Je pense que oui ; cependant, le plan de lutte et les mesures draconiennes de prévention pour contenir l’épidémie de fièvre hémorragique Ebola doivent être appropriés et concertés sans que cela ne crée une psychose ni me sème de la pagaille dans nos pays. Je me réjouis de la convocation de la réunion des ministres de la Santé de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) ce jour à Accra (Ghana) qui devra définir des stratégies communes tendant à protéger efficacement nos populations des drames humains et économiques qu’implique cette pandémie.Q : Mais sur le terrain, un constat: les partis politiques ne sont pas dans la danse. Pourquoi cela?
R : Je crois qu’ils ont un « agenda politique » très chargé (…) et éloigné des inquiétudes des populations en matière de protection de santé et qu’ils oublient l’essentiel, car je ne vois pas ce que la lutte pour la conquête du pouvoir signifierait dans un pays ruiné démographiquement et économiquement par cette pandémie. Les hommes politiques doivent s’approprier ce combat en ce qu’il représente un défi majeur pour nos pays.
Pour autant, il n’y a pas matière à créer un sentiment de psychose généralisée chez les populations ; car la rengaine des journaux occidentaux qui font un usage excessif et à l’emporte-pièce d’expressions du genre « ravages en Afrique de l’ouest » et « catastrophe en Afrique de l’ouest », est éloignée de la réalité car l’épidémie de virus Ebola reste d’ampleur préoccupante mais relativement modeste.
Il n’y aucun doute sur le fait que l’Afrique succombant à une psychose excessive et entretenue (…) pourrait servir les intérêts financiers de quelques laboratoires de l’industrie pharmaceutique.
Q : Alors quel appel avez-vous à l’endroit des togolais (surtout) et des autorités ? Un appel à la mobilisation ?
R : J’en appelle à une mobilisation générale, car cette pandémie interpelle toutes les populations menacées par ce risque sanitaire y compris les populations togolaises.
Tous, nous devons nous mobiliser pour faire échec à ce virus au Togo et dans la sous-région. Des mesures simples et de bon sens à respecter peuvent d’ores et déjà être appliquées par nos populations. Ces mesures de précautions élémentaires se résument (entre autres) par les mots suivants : hygiène rigoureuse, bonne nutrition, vitamine D, vitamine C.
Aussi, le Gouvernement et les médias doivent en responsabilité, se mobiliser et indiquer aux togolais toutes mesures préventives utiles à observer sans susciter un sentiment de panique.
Il est extrêmement important et urgent que ce combat soit un combat national en convergence avec les mesures consensuelles qui seront adoptées par la CEDEAO à l’issue de la réunion de ce jour. FIN
Propos recueillis par Junior AUREL
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