Livre « Sur les traces du soldat Gnassingbé Eyadéma, 1953-1962 »: TROIS QUESTIONS à Dr. Evalo Wiyao (Auteur)

« Sur les traces du soldat Gnassingbé Eyadéma, 1953-1962 » : c’est le titre de l’ouvrage de M. Evalo Wiyao (Docteur en histoire contemporaine), qui sera dédicacé jeudi matin à l’Auditorium de l’institut Confucius de l’Université de Lomé.

A travers ce bouquin, l’auteur tente d’apporter des « éclairages sur ce passé presque méconnu du président Gnassingbé Eyadéma et de rendre plus intelligente, l’image laissée par ce soldat auprès du haut commandement militaire et de ses frères d’arme après dix ans au sein de l’armée française ».

Le général Gnassingbé Eyadéma est décédé le 5 février 2005, après 38 ans de règne.

Enseignant et journaliste, Dr. Wiyao est l’actuel premier rapporteur du HCRRUN (Haut Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale).

Ce dernier a été également attaché de presse à la présidence de la République pendant 15 ans. Pour sa rubrique « TROIS QUESTIONS A », l’Agence Savoir News a rencontré l’auteur du livre.

Savoir News : Dr. Wiyao, vous ferez jeudi, la dédicace de votre livre intitulé « Sur les traces du soldat Gnassingbé Eyadéma (1953 – 1962) ». Pourquoi ce titre ?

Dr. Evalo Wiyao : Le titre de l’ouvrage « Sur les traces du soldat Gnassingbé Eyadéma, 1953-1962 » m’a été inspiré par l’objectif que j’ai fixé à mes travaux de recherche à savoir, questionner le passé du soldat Gnassingbé Eyadéma quand il était sous le drapeau français, en décerner les grandes étapes et surtout, avoir une idée des services rendus, de ses rapports avec ses frères d’arme et le haut commandement militaire. Bref, il était question, sur la base des appréciations et des notes de la hiérarchie, de reconstituer la manière dont il a servi dans l’armée française et l’image qu’il a laissée auprès de ses frères d’arme et ses chefs pendant les dix ans passés au service de la France.

Il fallait donc dans une perspective historique et à partir d’une approche méthodologique adaptée suivre les traces du soldat Eyadéma et apporter sur celles-ci des éclairages. D’où ce titre assez simple, mais qui a en même temps, le mérite de fixer le lecteur sur le contenu de l’ouvrage. C’est le soldat et citoyen ordinaire qui est cerné dans cet ouvrage.

Pourquoi avez-vous choisi la période 1953 -1962 ? Est-ce pour marquer un aspect précis de la vie de l’homme ?

Oui. Mon ouvrage est dédié au soldat Eyadéma, le militaire et le Togolais lambda de l’époque ciblée. Il y a eu un Gnassingbé Eyadéma d’avant janvier 1963. C’est de ce personnage, et plus précisément de l’aspect militaire de sa vie qu’il s’est agi dans mon ouvrage. Et cet aspect militaire est marqué par deux repères : 1953, l’année de son entrée dans l’armée et 1962, celle de son retour au Togo après le mouvement de démobilisation des Troupes noires de l’armée française.

Vous savez que le hasard de l’histoire a fait qu’à partir des événements du 13 janvier 1963, l’évolution du Togo a été beaucoup influencée par ce soldat devenu officier et plus tard Chef d’Etat. Ne pas circonscrire mon étude dans le temps peut créer des confusions puisque à partir d’avril 1967, la vie du Togo, peut-on dire, est intimement liée à celle de ce personnage.

Vous écrivez : « Le parcours dans l’armée française du général Gnassingbé Eyadéma, président de la République du Togo du 14 avril 1967 au 5 février 2005, demeure toujours une somme de mystères dans l’imagination des Togolais ». Mais pourquoi une telle assertion ?

Une assertion ? Je dirai plutôt que c’est un constat. Car, lorsqu’on se réfère aux écrits de certains Togolais concernant la vie du soldat Eyadema dans l’armée française, on a l’impression que cette parenthèse de sa vie est assez mal connue. Globalement, ces écrits sont très contradictoires.

A la lecture de ces écrits, on aura l’impression qu’il y a eu deux soldats nommés Gnassingbé Eyadema dans l’armée française : un qui était exemplaire, travailleur et aimé aussi bien de la hiérarchie que de la troupe et un autre, médiocre et fainéant, qui n’a été d’aucune utilité dans l’armée française.

Globalement ces pamphlets ne sont pas construits sur des preuves incontestables, mais sont plutôt le résultat de l’imagination. Ils ont cependant un point commun : ils tordent le cou aux faits historiques et sapent les fondements de notre mémoire collective. Evidemment, j’ai évité dans le cadre de ce travail, de me livrer à une revue critique de ces écrits. Tout simplement parce qu’une telle revue n’était nullement nécessaire pour les besoins de cette étude. FIN

Photo @ Archives.

Propos recueillis par Junior AUREL

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