Les deux Imams libérés, mais « toutes les conditions ne sont pas encore réunies » pour aller au dialogue, avertit l’opposition

Les Imams de Sokodé et de Bafilo arrêtés dans la foulé des manifestations de la coalition de l’opposition ont été remis en liberté ce vendredi, a annoncé la coalition de l’opposition lors d’une conférence de presse, soulignant au passage que « toutes les conditions ne sont pas encore réunies » pour aller au dialogue.

« Le gouvernement va vite en besogne en estimant que toutes les conditions sont aujourd’hui réunies pour permettre de démarrage du dialogue, alors que les mesures d’apaisement annoncées lors de sa conférence, ne sont qu’à leur début d’exécution », souligne la coalition dans une déclaration.

« La coalition tient à réaffirmer solennellement sa ferme disponibilité à poursuivre la préparation des négociations dans le cadre de la double médiation guinéenne (pour les mesures d’apaisement) et ghanéenne (pour les discussions proprement dites », souligne le texte lu lors d’une conférence presse.

Les 14 partis politiques de l’opposition ont fustigé le gouvernement, qui projette consulter les principaux partis politiques les jours à venir: « Le RPT-UNIR est l’un des deux protagonistes de la crise et ne peut par conséquent, s’ériger en juge alors qu’il est partie (…) La déclaration du gouvernement sur le dialogue semble remettre en cause le chemin déjà parcouru par la médiation ghanéenne. La Coalition s’en étonne ».

Jeudi, le gouvernement a estimé avoir « accentué » depuis le 6 novembre, « les mesures d’apaisement et de décrispation, afin de créer une atmosphère de confiance et de sérénité et a réitéré son appel au dialogue ».

Comme « mesures », la levée des restrictions temporaires qui avaient été décidées pour limiter les marches et les manifestations de rues en semaine, la mise en place d’un dispositif concerté pour encadrer les manifestations et prévenir les risques de débordements et d’incidents, la restitution des engins à deux roues saisis, à Lomé, lors de la manifestation du septembre, la libération, suite à une mesure de grâce présidentielle, de 42 personnes, membres de la coalition des 14 partis, qui avaient été interpellées, jugées et condamnées à des peines de prison ferme pour délits divers commis en marge des manifestations.

Pour la coalition, toutes les personnes arrêtées dans le cadre des manifestations doivent être libérées, de même que les personnes incarcérées dans l’affaire des incendies des marchés.

Les 14 partis politiques de cette coalition qui multiplient les manifestations de rues, exigent notamment le retour à la Constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger.

Ils réclament également la libération de toutes les personnes incarcérées dans le cadre des manifestations. Certains leaders de ce regroupement exigent aussi le départ du président Faure Gnassingbé.

Ces partis politiques ont appelé leurs partisans à de nouvelles manifestations les 13, 14 et 16 décembre à Lomé et plusieurs autres villes du pays.

Précisons que d’intenses tractations menées ces derniers jours par les présidents guinéen Alpha Condé et ghanéen Nana Akufo-Addo, pour conduire les protagonistes de la crise à la table de discussions. FIN

Edem Etonam EKUE

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