Crise/Dialogue: Long débat sur les mesures d’apaisement et les réformes constitutionnelles, reprise des travaux dans deux semaines

Démarrées à 15H30 ce vendredi, les discussions entre le pouvoir et l’opposition togolaise ont duré plus de quatre heures d’horloge en présence du président ghanéen (facilitateur dans la crise), a constaté l’Agence Savoir News.

Deux principaux points ont meublé les débats: le reliquat des mesures d’apaisement et les questions d’ordre constitutionnel. Concernant les mesures d’apaisement, le pouvoir avait promis lundi dernier, libérer 45 des 92 personnes détenues dans les prisons du pays, à la suite de leur participation aux manifestations.

Les autres détenus verront leur situation examinée cas par cas par la justice togolaise.

S’agissant des sept personnes en détention dans l’affaire des incendies des marchés, les autorités avaient décidé de régler leur situation au plus tard mercredi.

Alors entre mardi et mercredi 41 détenus ont été libérés dont six dans l’affaire des incendies. En clair, il reste encore 52 détenus à libérer.

Le sujet a été largement débattu, la coalition de l’opposition ayant exigé depuis le départ, la mise en œuvre complète des mesures d’apaisement avant les discussions proprement dites.

Selon les autorités togolaises, les cas des personnes toujours en détention, sont étudiés en raison de la complexité des procédures criminelles et correctionnelles dans lesquelles se trouvent ces détenus.

« Nous maintenons notre position. Ces mesures d’apaisement doivent être complètement évacuées, sinon nous ne ferons pas un seul pas », a confié à l’Agence Savoir News, un leader de la coalition.

Le deuxième sujet abordé est celui des réformes constitutionnelles. La phrase fétiche +en aucun cas, nul ne peut faire plus de deux mandats+ a été mise sur le tapis.

Une fois encore, le débat a été long. Tous les observateurs avertis savent déjà que les discussions ne seront très serrées sur ce point. Même le togolais lambda est conscient que le vrai débat est là, dans la mesure la seule personne visée est le président Faure Gnassingbé. Élu en 2005, il a été réélu en 2010 et en 2015.

« Il n’y a pas blocage »

Les discussions ont été « franches », a rassuré Daniel Osei, porte-parole de l’équipe de la facilitation lors d’une conférence de presse, sanctionnant la séance.

« Il n’y a pas blocage. Les deux parties se sont mises d’accord pour se retrouver à une date qui sera fixée ultérieurement, en raison de la disponibilité du président ghanéen. On ne peut pas sur le champ lui demander d’être disponible chaque 24H », a souligné M. Osei.

« A la prochaine rencontre, le président ghanéen sera présent. Il est très content de l’évolution des discussions », a-t-il ajouté.

Selon des sources concordantes, les discussions vont reprendre dans deux semaines, en raison de l’agenda très serré du président. Ce dernier entame d’ailleurs samedi, une tournée en Europe et aux Etats-Unis.

Rappelons que le Togo est fortement plongé dans une nouvelle crise depuis septembre dernier, avec des manifestations répétées de la coalition de l’opposition qui exige notamment le retour à la Constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger.

Certains leaders de ce regroupement de 14 partis politiques demandent ouvertement le départ du président Faure Gnassingbé. FIN

Edem Etonam EKUE

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