Contribution du secteur forestier à l’économie nationale : Un document soumis à validation ce vendredi à Lomé

Plus de cinquante acteurs et représentants des institutions impliquées dans le processus de Réduction des Emissions dues à la Déforestation et à la dégradation des forêts (REDD+), se sont réunis ce vendredi à Lomé en vue de valider les résultats d’une étude sur l’analyse socioéconomique de la contribution du secteur forestier à l’économie du Togo, a constaté une journaliste de Savoir News.

L’ouverture des travaux a été présidée par le ministre de l’environnement et des ressources forestières André Johnson en présence de Hemou Assih (Coordonnateur national REDD+).

Selon M. Assih, cette étude est capitale pour le secteur forestier, parce qu’il a permis de prendre en compte les biens et services marchands et non marchands que procure la forêt, mais également de démontrer quelle est la part du secteur forestier dans le développement des autres secteurs d’activités.

« Une fois les résultats de cette étude validés, ils vont servir à une meilleure communication sur la contribution réelle du secteur forestier pour une meilleure prise de conscience de l’ensemble des parties prenantes notamment, les communautés, mais également au plan international pour la mobilisation des ressources pour développer ce secteur et lutter contre les changements climatiques », a-t-il indiqué.

Plusieurs études ont été déjà menées par le ministère de l’environnement pour évaluer le potentiel réel de la couverture végétale et diagnostiquer les causes profondes de destruction des ressources forestières, dans l’optique de proposer une stratégie nationale cohérente, efficace pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre dues à la déforestation et à la dégradation des forêts. La nouvelle étude vient donc renforcer les précédentes, en mettant un accent particulier sur l’importance économique, environnementale et sociale des forêts au Togo.

« Malgré sa superficie limitée, le Togo est un important réservoir de biodiversité et abrite divers écosystèmes, allant de la savane au nord, aux forêts tropicales au sud-ouest en passant par les mangroves et les riches écosystèmes côtiers et marins de la bande côtière. Les forêts du Togo font partie du biome des zones forestières guinéennes de l’Afrique de l’ouest, qui est l’un des 344 points chauds de la biodiversité », a expliqué le ministre de l’environnement.

« Au Togo, le secteur forestier contribue pour beaucoup au développement économique (…) Cependant, la contribution du secteur forestier à la richesse nationale reste une nébuleuse au contour mal définie et mal appréciée dans les affectations budgétaires de l’Etat. Pendant longtemps, le faible niveau de développement des statistiques sectorielles a contribué à entretenir la méconnaissance du potentiel économique du secteur forestier au Togo. C’est ce qui justifie la réalisation de cette étude sur l’analyse socio-économique de la contribution du secteur forestier à l’économie nationale », a-t-il ajouté.

D’après le dernier inventaire forestier national, le Togo dispose de 24, 24% de couverture forestière et la plus grande partie de cette couverture forestière se retrouve dans la région centrale et la région des plateaux (côté ouest du pays) qui concentre plus de 60% du couvert forestier.

Selon la SCAPE, le secteur forestier génère annuellement depuis 2008, une valeur ajoutée de plus de 16,5 milliards de FCFA. La FAO estime pour la même année à près de 1000 le nombre d’emplois créé par la filière bois rond seule.

Les estimations situent le nombre d’individus directement tributaires des forêts entre 1,2 et 1,4 milliards soit un peu moins de 20% de la population mondiale. Selon la FAO, les forêts ont contribué à 1,1% du PIB mondial avec 54,3 millions d’emplois créés en 2011.

Précisons que le projet de soutien de préparation à la REDD+ vise à renforcer la capacité du Togo à concevoir une stratégie nationale REDD+ solide, cohérente, acceptée par tous et basée sur cinq (5) axes stratégiques : (i) une agriculture performante adaptée aux changements climatiques et à faible émission de carbone, (ii) une gestion durables de forêts existantes et un accroissement du patrimoine forestier, (iii) une maitrise des énergies traditionnelles et un développement des énergies renouvelables, (iv) l’aménagement du territoire et la réforme foncière, et (v) une coordination intersectorielle et une bonne gouvernance dans le secteur forestier.

En rappel, le processus REDD+ est une initiative internationale lancée en 2008 pour lutter contre le réchauffement climatique dû aux émissions de gaz à effet de serre induites par la dégradation, la destruction et la fragmentation des forêts. FIN

Chrystelle MENSAH

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