Contribution des particuliers au développement du secteur forestier au Togo : Une étude dans le cadre du processus REDD+ soumis à validation ce mardi à Lomé

Plus d’une cinquantaine d’acteurs privés et représentants des organisations de la société civile œuvrant dans le secteur forestier au Togo ainsi que des représentants des institutions impliqués dans le processus de Réduction des Emissions dues à la Déforestation et à la dégradation des forêts (REDD+), se sont réunis ce mardi à Lomé en vue de la validation des résultats de l’ »étude sur la création et la gestion durable des plantations forestières et agro-forestières dans le domaine des particuliers au Togo, a constaté une journaliste de Savoir News.

L’ouverture des travaux a été présidée par Adignon Tokoro (directeur de cabinet du ministère de l’environnement et des ressources forestières) en présence de Hemou Assih (coordonnateur national REDD+).

Pour M. Assih, cette étude permet de faire un diagnostic des contraintes mais aussi des atouts pour contribuer à l’amélioration de la couverture forestière du Togo.

« L’étendue des plantations réalisée par les privés est importante. Il y a une cartographie des planteurs privés qui a été réalisée et elle a révélé que des investissements énormes sont apportés par des individuels, des groupements, des associations pour étendre la couverture forestière et la part de ce secteur privé dépasse de loin ce que l’état réalise comme reboisement sur le plan national », a-t-il indiqué

« Une partie de cette étude est consacrée à l’agroforesterie pour prendre en compte le système agroforestier du sud-ouest du Togo, notamment les plantations de café cacao sous couvert végétal pour améliorer le couvert végétal et aussi la fertilité des sols pour porter les rendements de café cacao à un niveau supérieur », a ajouté M. Assih.

Au total, 2779 plantations ont été recensées auprès des planteurs privés au cours de cette étude. La superficie cumulée des plantations s’élève à 9145, 605 hectares et leurs années de mises en plantation sont comprises entre 1960 et 2017.

Selon le document, il ressort que 93,48% de l’ensemble des planteurs sont des hommes et seulement 6,52% sont des femmes et ces planteurs privés résident soit en milieu rural soit en milieu urbain. En ce qui concerne les modes d’acquisition et le statut des terres exploitées, les résultats obtenus ont montré que le mode d’acquisition dominant des terres est l’héritage à hauteur de 56% suivit de l’achat 38%.

« Cette étude c’est nous qui l’avons sollicité et obtenue parce qu’elle est très importante. Nous parlons de la durabilité de nos actions sur le terrain et c’est en ce sens que nous avons sollicité un accompagnement pour acquérir des connaissances sur ce qui tourne autour de la forêt et pour mieux protéger l’environnement », a confié Ephraïm Tsikplonou (président de la plateforme des propriétaires de domaines privés).

Validée, cette étude va ainsi fournir des informations fiables sur l’étendue du reboisement fait par les particuliers au Togo jusqu’à mis 2016, la caractérisation des acteurs, l’affectation des terres pour ces types de reboisement, ainsi qu’une analyse profonde des potentiels et des contraintes, le choix des essences et du matériel génétique, le système sylvicole, les options stratégiques de planification multi-acteurs de l’utilisation de la terre au Togo.

« Il est tout à fait normal que dans l’objectif d’accroitre le patrimoine forestier national et afin de permettre aux plantations forestières et agro forestières du domaine des particuliers de contribuer à l’opérationnalisation de la REDD+ dans sa phase de mise en œuvre effective, une base de connaissances solide soit développée, afin d’évaluer la pertinence et l’efficacité de ces formes de reboisements. La finalité sera entre autre de développer des mécanismes incitatifs permettant d’assurer une gestion durable des plantations privées afin de les capitaliser dans le processus de la REDD+ », a souligné pour sa part M. Tokoro.

Le document du R-PP révèle qu’au Togo, les plantations forestières couvraient 50 000 hectares en 2010, dont 15 000 hectares sur les domaines de l’état et 35 000 hectares sur des domaines privés.
D’après le dernier inventaire forestier national, le Togo dispose de 24, 24% de couverture forestière et la plus grande partie de cette couverture forestière se retrouve dans la région centrale et la région des plateaux (côté ouest du pays) qui concentre plus de 60% du couvert forestier.

Selon la SCAPE, le secteur forestier génère annuellement depuis 2008, une valeur ajoutée de plus de 16,5 milliards de FCFA. La FAO estime pour la même année à près de 1000 le nombre d’emplois créé par la filière bois rond seule.
Les estimations situent le nombre d’individus directement tributaires des forêts entre 1,2 et 1,4 milliards soit un peu moins de 20% de la population mondiale. Selon la FAO, les forêts ont contribué à 1,1% du PIB mondial avec 54,3 millions d’emplois créés en 2011.

Précisons que le projet de soutien de préparation à la REDD+ vise à renforcer la capacité du Togo à concevoir une stratégie nationale REDD+ solide, cohérente, acceptée par tous et basée sur cinq (5) axes stratégiques : (i) une agriculture performante adaptée aux changements climatique et à faible émission de carbone ; (ii) une gestion durables de forêts existantes et un accroissement du patrimoine forestier ; (iii) une maitrise des énergies traditionnelles et un développement des énergies renouvelables ; (iv) l’aménagement du territoire et la réforme foncière ; et (v) une coordination intersectorielle et une bonne gouvernance dans le secteur forestier.

En rappel, le processus REDD+ est une initiative internationale lancée en 2008 pour lutter contre le réchauffement climatique due aux émissions de gaz à effet de serre induites par la dégradation, la destruction et la fragmentation des forêts. FIN

Chrystelle MENSAH

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