Centrafrique : des Casques bleus congolais menacés d’expulsion Nations unies (Etats-Unis) (AFP)

Le chef militaire de la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) a menacé de renvoyer chez eux des Casques bleus congolais accusés d’abus sexuels et d’indiscipline, selon un document confidentiel rendu public mardi.

Le général sénégalais Balla Keita n’a pas mâché ses mots et a estimé que le Congo devrait « améliorer sans délais les critères pour ses unités », ou alors « une décision devra être prise pour remplacer les bataillons congolais », selon ce mémo daté du 12 mai.
Le document a été rendu public par l’ONG Code Blue Campaign, qui cherche à dénoncer les cas d’abus sexuels et d’exploitation parmi les Casques bleus.

Ismini Palla, porte-parole des soldats de maintien de la paix, a confirmé qu’une évaluation des Casques bleus congolais de la Minusca avait été menée. »Les résultats de ces évaluations ont été partagés avec les Etats membres et nous examinons nos options », a-t-elle dit.

« Les forces de maintien de la paix des Nations unies sont soumises aux plus hautes normes de performance et de conduite », a-t-elle poursuivi. »Nous ne nous épargnerons aucune action pour atteindre cet objectif ».

L’an passé, 120 des 750 soldats congolais ont déjà été rapatriés après des allégations d’abus sexuels et d’exploitation (SEA), qui ont fait au moins sept victimes dont six enfants, selon le rapport.
« Le bataillon est connu pour ces mauvaises conduites de SEA, pour trafic d’essence et son manque de discipline », a souligné le général Keita dans son mémo, ajoutant que « six lettres de blâmes » avaient déjà été envoyées au commandant du bataillon cette année.

Les Casques bleus congolais sont déployés à Berberati (ouest), la troisième ville du pays.
« La situation s’est détériorée au point qu’on ne peut plus faire confiance à ce bataillon en raison de son mauvais commandement, de son manque de discipline et de ses déficiences opérationnelles », a encore regretté le général Keita.

Les Nations unies comptent 10.000 soldats et 2.000 autres personnes servant la Minusca en Centrafrique, qui s’est enfoncée dans l’anarchie en 2013 après le renversement de l’ancien président François Bozizé par des groupes armés Séléka pro-musulmans, entraînant une contre-offensive des milices à majorité chrétienne anti-balakas.

Source : AFP
Image: archives Savoir news