Burkina: Un exercice militaire sème la panique à Ouagadougou

Un exercice militaire effectué mercredi dans le centre de Ouagadougou a suscité une panique auprès des habitants qui ont cru à une nouvelle attaque jihadiste, un peu plus d’un an après l’attentat meurtrier de janvier 2016 dans la capitale du Burkina Faso.

Le déploiement de plusieurs hommes en treillis suivi de coups feu a provoqué la panique chez des riverains et usagers des artères menant au Mess des officiers, un bâtiment militaire proche de la place de la Nation, au coeur de Ouagadougou, a constaté un journaliste de l’AFP.

La circulation a été interrompue, des véhicules blindés déployés aux alentours du mess jouxtant un important camp militaire.

Selon un officier militaire joint par l’AFP, « il s’agit d’exercices grandeur nature, effectués par des éléments de la gendarmerie nationale ».

D’autres sources au ministère de la Sécurité ont confirmé le « déroulement actuel d’exercices sur le terrain dans le cadre de la préparation continue de nos unités d’intervention ».

Ces manoeuvres font partie d’une « série d’exercices en milieu urbain menés par la Gendarmerie nationale dans la ville de Ouagadougou et ses environs et se poursuivront les prochains jours », a indiqué le service de communication de la gendarmerie.

Personne n’avait été prévenu, ce qui a provoqué la peur dès les premiers coups de feu.

« Avec tout ce qui se passe, comment peut-on faire des exercices sans prendre le soin d’aviser la population. C’est inimaginable », s’est plaint Ali Sawadogo, un habitant du quartier.

« C’est dans la région du nord qu’on doit faire de telles manoeuvres au lieu de terroriser les populations », a renchéri Macaire Zongo, un autre habitant qui dit n’avoir pas entendu les coups de feu mais a « été alerté par les réseaux sociaux ».

« Pour des questions de sécurité, nous ne pouvions vous prévenir avant celui (l’exercice) de très grande ampleur au mess des officiers et qui est en cours actuellement », s’est justifiée la gendarmerie, soulignant que « les unités repoussent toujours un peu plus leurs limites pour mieux assurer (la) sécurité des populations ».

Longtemps préservé, le Burkina Faso, pays sahélien pauvre d’Afrique, est entré depuis avril 2015 dans un cycle d’enlèvements et d’attaques islamistes.

En janvier 2016, un commando jihadiste avait tué 30 personnes en ouvrant le feu sur des clients de bars et d’hôtels du centre de Ouagadougou.

Photo @ Archives.

SOURCE : AFP